Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/155

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On peut risquer plus d’un faux pas.
Comme un sol couvert de verglas,
Ou comme une rivière prise,
La vie, à notre âme surprise
Se présente au premier abord ;
On trébuche et l’on risque fort
De faire de mauvaises chutes.
L’ami, le père que vous eûtes
En moi, l’apprit à ses dépens.
Mon fils, que ces fautes passées,
Dont aujourd’hui je me repens,
Vous donnent de bonnes pensées.
Méfiez-vous des intrigants,
Et surtout des femmes galantes
Qui vous demanderont des gants.
Elles sont pareilles aux plantes
Vénéneuses, qu’il est malsain
De respirer. Soyez farouche
Auprès d’elles, fuyez leur couche,
Ne dormez jamais sur leur sein,
Et ne leur faites pas minette ;
Vous tireriez peu de profits
De cette action déshonnête.
Je vous bénis. Allez, mon fils… »