Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/21

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J’entrai vite, et mon choix fut bientôt arrêté,
Je saisis une fille atroce, à la chair veule,
Que je vis à l’écart, inerte, bâillant, seule,
Inspectant le plafond d’un regard hébété.

Oh ! la terrible nuit d’amour que nous passâmes !
Ironiques baisers, pleins de honte, où nos âmes
Frissonnaient de dégoût, où se levaient nos cœurs !

Mais je préfère encor cette drôlesse immonde
À celle que j’aimais d’une amour si profonde,
Et qui me séduisait par ses fausses langueurs.

II



Ô fille ! sur ta chair infâme, j’humilie
Mon cœur encore trahi, cet éternel benêt
À qui deux morts n’ont pu suffire, et qui renaît
Pour la douleur, pour la démence et la folie.

J’userai tout le fard de ta lèvre pâlie,
Je pétrirai tes seins montrueux, si ce n’est