Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/52

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Et chancelante, ma raison
Y reste surprise.

Va, que ton corps tempétueux
Saute et se courrouce !
Sa fureur me semblera douce,
Et, fermant les yeux,

Je m’étendrai, pour que tu puisses
M’engloutir au fond
De l’abîme humide et profond
De tes fortes cuisses.

Je sens couler tes pleurs ardents
Sur mon front qui fume,
Ta salive en suave écume
Arrive à mes dents.

Nageur éperdu, je m’élance
Au bruit des sanglots
Dont tu laisses couler les flots
Avec violence.

Mais le souffle, ô cher océan
D’éternelle ivresse,