Page:Glatigny - Théâtre de Lunéville, 1863.djvu/6

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Rit aux éclats, ou bien vient se percer le flanc
Au dernier acte avec un poignard en fer blanc,
Et voir se préciser les visions du rêve
Derrière ce rideau qu’un machiniste enlève ;
Vous rafraîchir, enfin, dans les clairs horizons
Que nous cachent les murs de ces noires prisons
Dont l’éternel labeur est le geôlier ; revivre
Dans ce monde idéal où toute âme s’enivre
Et noie, en souriant, ses déboires défunts,
Dans la musique, dans les chants et les parfums !

Ainsi, venez, Messieurs, la maison est ouverte,
Entrez, et nous ferons pour vous la forêt verte ;
Belles, les pieds cachés dans les gazons naissants,
Vous entendrez le chœur des filles de seize ans,
Et Luna passera sa tête par les branches
Pour baigner de lueurs tendres leurs formes blanches !

Dans l’air empli de frissons,
Mille divines chansons
Trempent l’azur de leurs ailes
Et, riant aux claires eaux,
A travers les grands roseaux,
Glissent, vertes demoiselles !

Les victimes dont le cœur
Exhale un chant de langueur,
Ici, vous les verrez toutes,
Et, près d’elles, ces bouffons