Page:Glatigny - Théâtre de Lunéville, 1863.djvu/7

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Dont le rire et les chiffons
Chassent les pleurs et les doutes !

Sans souci du lendemain,
Nous couvrirons le chemin
Des fleurs de la poésie ;
Commençons le carnaval,
Car notre faim d’idéal
Jamais ne se rassasie.

Puis, nous évoquerons ces temps évanouis,
Fêtes de chaque jour pour les yeux éblouis,
L’époque où Girardet éternisait la Grâce
Dans ses toiles où l’âpre Aphrodite s’embrasse !
Écoutez ! l’air frémit encor
Au bruit de la chasse et du cor,
Et, dans les parcs qu’ombrage un ravissant mystère
Où l’âme des rêveurs se plaît,
J’entends les madrigaux que récite Voltaire
À madame du Châtelet !
Époque élégante et frivole !
Boufflers chante ses premiers vers,
Et les Amours joyeux, en route par les airs,
Secouant au hasard leur torche ardente et folle,
Unissent, en jouant, dans l’éther éclairci,
La cour de Lunéville à la cour de Nancy !

Hélas ! où m’emporte le rêve !
Messieurs, quand je voulais vous dire simplement :