Il ne sait pas que j’ai deviné son secret. Je resterai muette, ne voulant pas forcer le mystère de la page douloureuse qu’il tient fermée. Il ne sait pas non plus que j’apprends ses vers, ses beaux vers, qui me font vibrer de sublimes frissons… Voici les dernières lignes qu’il a écrites : qu’elles sont tristes !…
Ô larme de ma mère,
Petite goutte d’eau,
Qui tombe sur ma bière,
Comme sur mon berceau.
Ô fleur épanouie,
De l’amour maternel,
Par un ange cueillie,
Dans les jardins du ciel
Larme douce et bénie,
Toi, que ma mère en deuil,
Des hauteurs de la vie,
Verse sur mon cercueil.
Oh ! coule, coule encore
Sur mon front pâle et nu ;
Dure jusqu’à l’aurore,
Bonheur inattendu !
Sa mère ! Comme il l’aime !
C’est lui qui vient Je me sauve pour préparer sa tasse de tisane : il me semble qu’il la prend mieux lorsque c’est moi qui la lui apporte.
Scène II
Elle est venue, la chère petite, m’apporter des fleurs. Suprême aumône donnée au malheureux qui va mourir !
Mourir ici, seul, loin de ma patrie, cette patrie que j’aime avec une sorte de rage, l’impuissance de la servir ! On ne saura jamais ce que je vécus de souffrances sur la terre d’exil… Et là, d’entendre