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Page:Gley - Langue et littérature des anciens Francs, 1814.djvu/12

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EXPOSITION.

cette langue était celle de Louis-le-Débonnaire, qui parlait d’ailleurs avec une égale facilité le grec et le latin : c’est dans cette langue, aussi bien qu’en langue romane, que les fils de ce prince se jurèrent, en 842 et 860, paix et amitié dans les plaines de Strasbourg et de Coblentz ; au milieu du dixième siècle, on fut encore obligé de traduire un discours latin en langue francique, pour le rendre intelligible à un de nos rois.

Ces faits, que je me borne à indiquer ici, et d’autres que je développerai plus bas, provoquent des questions dont la solution ne peut être étrangère à l’histoire de notre littérature. Quels sont donc, me dira-t-on, les caractères propres et distinctifs de la langue francique ? Quels rapports y a-t-il entre elle et les dialectes dont se servaient les Goths, les Danois, les Normands, les Anglo-Saxons, les Suèves et les autres peuples qui, avec les Francs, formaient l’antique nation des Germains ? Nous reste-t-il assez de monuments écrits en langue francique, pour pouvoir indiquer, d’une manière fixe et déterminée,