Page:Gley - Langue et littérature des anciens Francs, 1814.djvu/166

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sans se connaître et se provoquèrent au combat. Alors on vit ces terribles guerriers mettre en ordre leur armure ; ils se couvrirent de leurs cottes d’armes, ils attachèrent leurs épées à une boucle ronde ; comme ils s’avançaient l’un contre l’autre sur leurs coursiers, Hiltibraht fils de Héribrant, ce guerrier d’un cœur si noble, si prudent, dit à Hathubraht : « Qui est ton père ? À quelle race appartient-il, parmi les familles nobles de cette contrée ? Si tu me le dis, je te récompenserai avec magnificence ; héros fameux dans le royaume des Huns, je te donnerai une armure à triple fil. J’ai parcouru toute la terre, et je connais toutes les races nobles parmi les hommes. » — Hathubrant, fils de Hiltibrand, répondit : « J’ai appris des anciens qui déjà sont descendus dans la tombe, que mon père s’appelait Hiltibraht ; mon nom est Hathubraht ; il s’en alla autrefois dans les contrées de l’Orient, avec Théodoric et plusieurs autres chevaliers, fuyant la haine d’Otokar ; il abandonna sa jeune épouse, son fils encore enfant, et ses armes sans maître pour les porter. Il a parcouru tout l’Orient. Les malheurs de Théodoric mon cousin, ce prince abandonné de tout le monde, n’ayant fait qu’augmenter tous les jours, mon père était