CHAPITRE CINQUIÈME
M. Coxe et sa fille étaient depuis deux jours à Florence, quand, un matin, la porte s’ouvrit et Nore entra.
— Bonjour Harriet, dit-il, comment allez-vous ?
Elle ne répondit pas ; elle donna sa main à l’arrivant et serra imperceptiblement la sienne, puis, au bout de quelques secondes, sourit doucement et dit :
— Comme vous êtes grandi, Wilfrid, et devenu fort ! L’enfant a disparu.
— Il était temps, répondit Wilfrid en s’asseyant auprès de son amie. Il tenait toujours la main de celle-ci et la regardait avec une profonde attention. Un silence complet s’établit. On entendait le battement régulier de la pendule.
— Comment se porte M. Coxe ? demanda Nore.
— Oh ! très-bien. Il est allé visiter quelque musée.
— Cela l’intéresse ?
— Beaucoup.
— J’en suis ravi. Vous resterez trois ans en Europe ?
— Je le suppose, Wilfrid.
— Et ensuite vous retournerez à votre ancienne existence ?
— Assurément.
— Vous êtes contente de cette perspective ? Cette vie qui n’en est pas une, cette perpétuelle rupture avec tout