bilité sémillante de Laudon faisait son chemin et primait des qualités plus essentielles. Deux camps ne se formèrent pas pour cela ; il n’y avait pas opposition de couleurs et de drapeaux. Ce n’étaient que des oscillations du goût, et l’harmonie la plus complète régnait dans le petit groupe. Les deux amis se trouvaient si bien chez le duc qu’ils y revenaient sans cesse. Jean-Théodore s’en aperçut. Il s’en réjouit et ne chercha nullement à les retenir dans son domaine exclusif. Bien au contraire, il se joignit assez régulièrement à eux chez son oncle. Ce salon voyait presque chaque soir s’écouler deux heures délicieuses pour cette petite intimité. On se séparait inexorablement à dix heures, le duc étant d’une ponctualité inflexible. Souvent, le prince emmenait alors Wilfrid et Louis dans la partie du palais où il avait ses appartements. Autrement, ils accompagnaient Lanze et trouvaient moyen de lui faire passer la moitié de la nuit dehors en l’excitant sur ses sujets de discussion favoris. Alors, il les ramenait à leur hôtel, et de leur hôtel, eux le ramenaient chez lui, et continuaient jusqu’à ce qu’il fût sur les dents.
La matinée, se passait chez le professeur, et ils y dînaient quelquefois. Dans ces occasions, madame la docteur déployait le luxe de ses nappes ouvrées et de ses serviettes exceptionnelles, mais elle parlait peu à table et se contentait d’offrir de tout. Elle eût peut-être trouvé ces déviations à la vie ordinaire un peu fatigantes, si jamais elle eût pu songer à réclamer contre ce qui plaisait à son seigneur et maître. Rien de pareil n’était à craindre, tant la discipline maintenue de tout temps par Lanze était sincèrement adoptée chez lui et regardée comme d’institution divine. Une personne reste à examiner dans ce cercle, c’est Liliane ; elle aussi, elle