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Page:Gobineau - Les religions et les philosophies dans l asie centrale, Leroux, 1900.djvu/13

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sion des œuvres épuisées et la publication des œuvres posthumes du comte de Gobineau.

J’ajoute en passant qu’il m’a été donné, il y a quelques années, de feuilleter et de mettre en ordre ses papiers inédits et sa correspondance. J’ai pu m’assurer que là encore il y avait de grandes richesses à exploiter. Mais la question principale qui se pose aujourd’hui est celle-ci : La France veut-elle abandonner à tout jamais un de ses fils les plus glorieux ? J’aime mieux croire à la prédiction d’un de mes amis français qui me disait un jour : Son heure viendra !

Si Gobineau est aujourd’hui presque oublié dans son pays, il n’en fut pas toujours ainsi. Des juges autorisés lui ont rendu justice jadis. L’Académie Française a couronné son chef-d’œuvre, la Renaissance, en lui accordant le prix Bordin. Le livre que nous republions en ce volume fut accueilli en son temps avec un véritable enthousiasme. Les deux premières éditions s’épuisèrent rapidement et M. Barbier de Meynard fut l’interprète de la vraie science et de l’élite littéraire en disant : « Je ne connais pas d’écrivain européen qui ait aussi bien compris l’Orient moderne et qui le représente avec un coloris aussi puissant » (La poésie en Perse, p. 70).

Regardez-y de près, lisez les œuvres de cet homme, et vous reconnaîtrez que le mot si juste de M. Barbier de Meynard peut s’appliquer, mutatis mutandis, tout aussi bien au penseur et à l’écrivain qu’à l’orientaliste.

Gobineau fut un voyant qui, par sa pénétration, a compris mieux que tant d’autres la vie et l’histoire de