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Page:Gobineau - Les religions et les philosophies dans l asie centrale, Leroux, 1900.djvu/12

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mande des Nouvelles Asiatiques, de la Renaissance et de l’Essai sur l’inégalité des races humaines. Ces livres obtinrent en Allemagne un succès rapide. La sympathie chaleureuse, l’admiration profonde que leur témoignèrent mes compatriotes furent une première récompense de mon effort. Beaucoup d’entre eux rangèrent M. de Gobineau parmi les premiers écrivains du xixe siècle. J’eus même la satisfaction de voir cette opinion partagée par quelques étrangers de marque. Le désir de connaître un tel homme tout entier et d’étudier tous ses ouvrages se faisait de plus en plus sentir, mais plusieurs de ses livres étaient épuisés et introuvables. Pendant un séjour à Paris, je fis même la découverte attristante que le comte de Gobineau était, sinon oublié, du moins complètement délaissé par la France d’aujourd’hui. Sauf quelques exceptions honorables, on ne l’avait pas lu, on le connaissait à peine. Il était dédaigné par la science officielle, inconnu du grand public[1]. Ses ouvrages encore en vente ne trouvaient que de rares acheteurs et aucun éditeur ne se souciait de réimprimer les autres.

C’est à cette époque que je résolus d’avoir recours à la Société Gobineau que j’avais fondée en 1894. Le premier but de cette association fut de rassembler les fonds nécessaires pour les éditions allemandes ; le second — celui dont je m’occupe présentement — est la réimpres-

  1. La littérature sur le comte de Gobineau est malheureusement très pauvre en France. Je tiens néanmoins à signaler deux excellentes esquisses biographiques, l’une en tête de la 2e édition de l’Essai sur l’inégalité des races humaines (Paris, Didot, 1884), l’autre en tête de l’édition posthume d’Amadis (ib., Plon, 1887).