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Page:Gobineau - Nouvelles asiatiques, ill. de Becque, 1924.djvu/287

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insulter, vous me garderez de lui, madame ; je suis Mohsèn, fils de Mohammed, Ahmedzyy, et celle-ci est ma cousine, fille de mon oncle Osman ; les vôtres ont fait périr deux de mes proches, il n’y a pas plus de trois ans ; me voilà, moi ; la voilà, elle, vous pouvez nous tuer sans nulle peine, le ferez vous ?

En prononçant ces dernières paroles, Mohsèn se releva tout droit, et Djemylèh avec lui. Ils se prirent par la main et regardèrent fixement Abdoullah.

Celui-ci serrait avec force le manche de son couteau, et ses yeux creux ne promettaient rien de bon, quand la vieille dame lui dit :

— Monseigneur, écoutez la vérité ! Si vous touchez à ces enfants, qui ont réclamé mon appui, en tenant un pan de ma robe, vous perdez votre honneur devant les hommes, et, à leurs yeux, votre visage, qui est étincelant comme l’argent, deviendra noir !