Page:Gobineau - Nouvelles asiatiques 1876.djvu/378

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lui fut répondu par une décharge qui ne l’atteignit pas. Il mit le sabre à la main. À la même minute, Mohsèn et Djemylèh parurent aux côtés du jeune homme.

— Ahmedzyy, dit-il avec force, tu vas voir que les hommes de ma tribu ne sont pas des lâches !

Il saisit son fusil et fit feu. Les agresseurs poussèrent un cri de rage et s’élancèrent à l’assaut. Mohsèn tira à son tour. Djemylèh tenait déjà l’arme d’Akbar et la chargeait. Ensuite elle fit de même pour celle de son mari, et, pendant un quart-d’heure, elle remplit cet office sans se troubler. Tout-à-coup, elle porta sa main sur son cœur et chancela ; une balle venait de lui traverser la poitrine. À la même seconde, Akbar roulait à ses pieds, mortellement atteint à la tempe.

Mohsèn se jeta sur Djemylèh, la soutint, l’embrassa, leurs lèvres s’unirent. Ils souriaient tous deux et tombèrent tous deux ; car une nouvelle décharge vint frapper le jeune homme, et leurs âmes ravies s’envolèrent ensemble.


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