Page:Gobineau - Scaramouche - 1922. djvu.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle allait continuer, quand toute la bande des comédiens entra dans la salle : Pantalon, Tartaglia, Arlequin, dona Barbara, Polichinelle lui-même, le nouveau comte, qui était en procès pour rattraper sa fortune donnée aux Dominicains, procès qui dura tout un an sans qu’il en ait tiré un sou et qui dure encore entre ses héritiers et l’ordre des Frères Prêcheurs. Tout cela sautait et cabriolait de joie autour de Matteo retrouvé ; Rosetta s’empressa de sortir en emmenant Colombine.

Je dois dire que le spectacle annoncé pour le soir avec la permission des autorités, n’eut pas lieu ; mais bien d’autres se firent, par la suite, brillants et magnifiques ; car Matteo ne voulut pas recevoir le don de Rosetta, pas plus que celui du vieux comte, avec qui, du reste, il fut toujours en affectueuse correspondance, aussitôt que sa fureur fut calmée, et qui même vint le voir une fois à Gaète.

Matteo, donc, redevint Scaramouche. De plus, d’après le conseil de Rosetta que lui apporta Colombine, il épousa cette fois ladite Colombine et fut avec elle aussi heureux qu’on peut l’être sur la terre.

Deux auteurs célèbres ont estimé que se marier c’était faire une fin : Le Sage termine ainsi son immortel Gil Blas ; Victor Hugo, ne sachant plus que faire du capitaine Phébus, le marie ; il assure même que ce genre d’épilogue peut être assimilé à une fin tragique. Ce mot me semble trop dur, en général, et point applicable au cas particulier