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Page:Gobineau - Scaramouche - 1922. djvu.djvu/62

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que je vous présenterai, et qui n’est pas tout à fait indigne de notre réunion, puisqu’il a jadis écrit pour le théâtre.

On arriva au presbytère ; le nouveau convive fut présenté à Matteo, et la surprise et la joie furent égales des deux côtés ; car, sous l’habit fort propre d’un homme du monde, Scaramouche reconnut son ancien confident, le cher Corybante.

Il avait des manchettes brodées, un habit gris-perle et l’épée au côté ; cette parure annonçait suffisamment que ses affaires étaient dans un état florissant ; mais, du reste, son ami le retrouva si pâle et si embarrassé qu’il ne put s’empêcher d’en faire l’observation en riant, et qu’il lui dit :

— Pardieu ! mon pauvre Corybante, serais-tu donc toujours le souffre-douleur des héritières ?

Cette plaisanterie ne réussit point. Le podestat et le curé prirent un air fort sérieux ; don Geronimo fronça le sourcil, et Corybante devint blême. Sur ces entrefaites, on se mit à table ; mais à peine avait-on expédié les premiers mets qu’un gros domestique accourut tout effaré et annonça au gentilhomme que le feu était à sa grange. Tout le monde se leva.

— Vous n’en croyez pas nos avis, don Geronimo, dit le podestat ; vous payerez cher votre obstination.

— Cela doit vous être fort indifférent, répondit le vieillard.

Il prit sa canne et sortit.

— Décidément, messieurs, s’écria Matteo que la