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Page:Gobineau - Scaramouche - 1922. djvu.djvu/81

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Voici comment il combina cette grande entreprise.

Il courut en toute hâte à l’auberge de Sainte-Euphrosine qu’il n’eut aucune peine à trouver par la raison que nous avons donnée plus haut et qui obligeait ses camarades à y planter leur tente. A grands cris, il se fit ouvrir la porte, enseigner le chemin de la grange et, secouant vigoureusement Polichinelle et les autres, endormis sur des bottes de paille, il les eut bientôt arrachés aux voluptés du premier somme.

— Es-tu possédé du diable, grommela Pantalon en s’étirant les bras, pour venir nous faire un pareil vacarme ? On dort la nuit et on ne court pas les champs.

— C’est pourtant ce que vous allez tous faire, mes chers amis, reprit Scaramouche.

Il leur raconta comment il avait retrouvé Corybante et le comte Foscari ; et il insista sur sa ferme volonté de se venger du patricien en empêchant son mariage.

— Comment t’y prendras-tu ? objecta Arlequin, qui aurait voulu soulever des difficultés insurmontables afin de pouvoir regagner sa couche champêtre.

— Voici ce que nous allons faire, dit Scaramouche ; réveillez Colombine et Barbara, et partons tous ensemble. Il n’y a qu’une route possible pour sortir de la vallée au bout de laquelle le château est bâti ; nous allons nous mettre en embuscade dans un recoin du bois. Aussitôt que nos fugitifs passeront