Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand le jour le mit sur pied, et, après avoir donné ses instructions à son second et écouté les différents rapports d’usage qui lui parurent, peut-être pour la première fois de sa vie, parfaitement ridicules et souverainement insupportables, il alla retrouver ses deux hôtes, plus que jamais revêtus de leurs immortels habits noirs.

Cette troisième journée se distingua par un fait de conséquence. Norton proposa à la compagnie une partie en mer, et l’occasion en fut fournie par l’à-propos d’aller voir où en était le volcan nouvellement apparu à Santorin. Il n’y a que peu d’années que ce grand phénomène a commencé ou plutôt recommencé, et le commandant vanta ce que ce spectacle avait de prodigieux, afin de faire naître quelque curiosité chez les habitantes du manoir. Madame Marie secoua la tête avec dédain, et fut inébranlable dans sa résolution de ne pas bouger ; madame Triantaphyllon avoua qu’elle serait bien aise de voir comment la corvette anglaise était faite ; quant au reste, cela ne l’intéressait pas. Akrivie trahit un peu plus d’animation ; c’était, comme sa belle-sœur, la corvette qui