Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/113

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l’attirait principalement ; mais le voyage ne lui déplaisait pas. Quant au volcan, elle s’en souciait peu ; une montagne en flammes lui semblait un pur paradoxe et ne lui inspirait rien. Les deux vieillards parurent infiniment plus excités. Ils acceptèrent avec empressement l’invitation, et, après beaucoup de débats, on convint que la belle Akrivie occuperait la chambre du commandant ; son père et son parrain prendraient le salon ; madame Triantaphyllon accompagnerait sa belle-sœur jusqu’à bord et déjeunerait sur l’Aurora, où on lui montrerait tout, puis reviendrait à la campagne, tandis que la corvette ferait son expédition limitée à trois jours au plus.

Les conversations furent interminables ; à ce sujet les questions les plus naïves et les plus enfantines furent faites, et avec une gaieté extrême ; mais Norton eut le plaisir de constater une fois de plus qu’il ne causait pas à Akrivie la plus fugitive émotion.

Le lendemain, les choses se passèrent comme on l’avait arrangé la veille. À six heures du matin, la famille naxiote était sur le pont du navire. On déjeunait, on montrait le bâtiment