Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/126

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coupole taillée par la nature en plein marbre, et qui ne paraît pas profonde surtout parce qu’elle est haute. On disposa les cordes, on alluma les torches, et les matelots, les premiers hommes du monde pour les expéditions de ce genre, se mirent à préparer la descente sous la direction savante d’un des lieutenants qui connaissait les lieux.

On peut à la rigueur comprendre que les géologues ou les naturalistes, gens à prétentions dans ces matières et habiles par état à découvrir des clartés dans des trous noirs, soient autorisés à descendre en de tels endroits sauvages ; mais les autres humains n’ont rien à y faire. Les savants pensent rencontrer là un butin quelconque ; s’ils se rompent le cou ou quelque membre, ils ne sauraient être absolument ridicules ; on n’en pourrait dire autant de leurs ignorants imitateurs. Pour descendre dans la grotte d’Antiparos, il faut se glisser comme un renard par un des couloirs étroits ouverts au fond, à droite et à gauche de la grande entrée. On entre dans des ténèbres opaques, plié en deux pour ne pas se casser la tête contre la roche surplombante. On se