Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traîne péniblement et dans la position la plus absurde sur une pierre suintante et glissante, et l’on attrape un bout de corde. On s’y cramponne et on se laisse glisser assez bien tant que le plan sur lequel on chemine est incliné ; tout d’un coup il devient rentrant, et l’on s’accroche alors aux anfractuosités avec la main qui ne tient pas la corde, cherchant à ne pas aller tomber on ne sait où, puisqu’on n’y voit goutte. Voilà pour le premier chapitre ; ce plaisir s’arrête lorsqu’on sent un terrain sous ses pieds. Il ne faut pas se réjouir prématurément ; on est sur une corniche étroite, et il est bon de la quitter très vite. Le second chapitre commence, et en approchant la torche de près et en s’appuyant sur la paroi contre laquelle on vient de glisser, on arrive à une brèche où s’attache une échelle de corde. On en voit la tête, mais au-dessous rien, c’est le vide noir et béant ; aucune illumination ne pourrait en faire apercevoir davantage, car on n’a pas encore eu le temps de chasser de ses yeux la dilatation normale apportée quelques minutes auparavant par les rayons du jour.

On est donc sur l’échelle de corde ; on des-