Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/129

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très saillants, c’est-à-dire qu’on a à franchir un semis de gros quartiers de marbre tranchant tombés de la voûte, et sur la pointe desquels il s’agit de marcher en équilibre. On s’éreinte, et c’est ainsi qu’on parvient tout au fin fond de la caverne ; là, on lève la tête, et on est dignement récompensé de l’ineptie de tant d’efforts : on ne voit quoi que ce soit qui vaille la peine d’être cherché à trois pas.

L’élévation assez haute de la voûte manque de caractère, d’abord parce que c’est de ce lieu même que l’on est descendu, et l’on en garde rancune, ce qui tue radicalement toute cette part de sympathie sans laquelle il n’y a pas d’admiration ; ensuite parce que l’œil peut monter aisément jusqu’au dernier comble en suivant des entassements successifs de débris et des circonvolutions multipliées de corniches rompues et sans proportions aucunes. L’espace compris sous cette calotte mal agencée serait peut-être vaste, mais il ne le paraît pas ; il est interrompu dans le milieu par de trop grands éboulements formant une foule de compartiments assez petits, et le long du rocher, les stalactites pendantes, croulantes, éparses,