Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/144

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faisait face. C’est ce que Norton proposa immédiatement aux hommes. Akrivie se sentit le courage si haut, que sa nonchalance habituelle ne réclama même pas quand elle supplia son père et son parrain de lui permettre de les accompagner. On se mit donc en route tous ensemble, Akrivie s’appuyant dans les passages plus difficiles sur ses deux guides naturels, quelquefois acceptant l’aide que Norton, toujours à son côté, était prêt à lui donner ; quelquefois aussi dispensant, sans y penser, cette faveur à Charles Scott, qui en savourait la douceur jusqu’au fond de son âme. Cette ascension n’est pas ce qu’on peut appeler pénible, mais elle est fatigante, parce que jusqu’aux deux tiers de la hauteur on marche dans des cendres fines et mobiles, où le pied enfonce profondément. La pente est semée de quelques arbustes buissonneux, où l’on pourrait se retenir si l’on venait à glisser, et on ferait bien d’user de cette précaution, car la montagne, de même que la falaise de Théra, plonge immédiatement dans une mer profonde. On n’oublie pas, en outre, que sur ce point l’eau est brûlante.