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M. de Moncade vint lui annoncer que la main d’Akrivie lui était accordée, et que M. Phrangopoulo était descendu dans la chambre pour informer sa fille de la résolution prise à son égard. Il se passa encore un peu de temps ; puis M. de Moncade étant allé voir où en étaient les choses, remonta et pria Norton de venir jouir de son bonheur. Il était accepté, nouvelle charmante qu’il reçut avec le flegme le plus digne.

En retrouvant Akrivie, il vit des larmes sur ses joues. Il lui serra la main :

— Vous ne m’aimez pas ?

— Ce n’est pas cela, lui dit-elle en secouant la tête ; j’aurais mieux aimé que vous fussiez Hellène.

Ce qui arriva ensuite n’a pas besoin d’être raconté. Le mariage fut fixé à quelques mois de là. Norton devait prendre le temps de rendre son commandement, de donner sa démission et de revenir à Naxos. Toutes ces affaires furent terminées plus tôt encore qu’il ne l’avait espéré.

Il était marié depuis huit jours, quand il entendit le bruit d’une vive altercation entre Triantaphyllon et Akrivie. Celle-ci soutenait à