Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/177

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falaises, en grand risque de se casser les membres, à cheval sur un caribou, lequel caribou se trouvait être un prédicateur wesleyen, qui lui faisait des grimaces, et un nuage de morues salées le poursuivait, criant autour de lui pour qu’il leur fît un discours.

Une si grande agitation, surexcitée outre mesure par tout ce que Harrison lui avait fait boire, se calma vers le matin, et il dormait profondément, quand il fut réveillé par l’entrée de deux personnes dans sa chambre. Les deux personnes étaient Harrison et Barton.

— Encore couché ? dit le premier. Je suis fâché de vous tirer de votre sommeil, mais il est tard, six heures au moins, et mes affaires m’appellent. Je n’ai cependant pas voulu partir sans vous annoncer mes arrangements pour vous. Voici M. Barton, mon ami, propriétaire d’un bel établissement pour la pêche des phoques. Il part demain matin et vous emmène. Des caribous, il vous en fera chasser tant que vous voudrez, tuer de la perdrix et du courlieu, pêcher du saumon et de la truite, enfin tous les sports imaginables seront à votre disposition.