Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Charles voulut remercier, mais Harrison ne lui en laissa pas le temps et continua :

— Il est pressé de s’en aller ; cependant, comme nous tenons aussi, nous, à vous garder un peu, il a consenti à ne se mettre en route que cette nuit, à deux heures. Vous passerez la journée avec mes filles, et ce soir nous aurons un petit bal en votre honneur. Allons, mon garçon, frottez-vous les yeux, sautez en bas du lit, et tâchez de vous amuser, puisque vous n’avez que cela à faire !

Sans attendre aucune réponse, Harrison sortit de la chambre avec son ami, qui n’avait pas ouvert la bouche, et Charles, un peu blessé de la façon dégagée dont on disposait de lui sans consulter ses convenances, mais s’avouant toutefois en lui-même que tout était pour le mieux, ne put pas se rendormir et prit le parti de commencer sa toilette, opération toujours longue chez quelqu’un qui se respecte, mais qu’il traîna encore plus que d’habitude, afin de faire sentir à ses hôtes l’étendue de son indépendance.

Je ne sais s’ils le comprirent ; mais quand il descendit au salon, il y trouva les six jeunes