Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/224

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être dévoré, il n’avait juste que le temps de se mettre en défense.

— Mais, mon cher monsieur Barton, s’écria-t-il, je ne vous comprends pas bien ! Je crains qu’il n’y ait en tout ceci un grave malentendu dont je serais désolé, croyez-le bien !

— Quel malentendu ?

— Je veux dire un malentendu qui fait que nous ne nous entendrions pas !

— Vous n’êtes pas engagé à Lucy ?

— Je ne lui ai jamais dit…

— Qu’est-ce que vous ne lui avez pas dit ?

— Je ne lui ai pas dit que je comptais… D’ailleurs, vous savez, dans tous les cas, il faudrait que je prévinsse mon père, et, sans son aveu, je ne saurais réellement… Il y a des résolutions graves que… Certainement, j’ai pour mademoiselle Lucy une admiration… Mais je croyais que l’usage de ces îles…

— Lucy ! cria Barton.

Lucy entra presque aussitôt.

— Fais-le s’expliquer, dit le père ; je ne comprends pas un mot à ce qu’il dit.

Lucy regarda Charles avec de l’amour plein les yeux et une candeur absolue. Charles en