— Je ne sais pas ce que vous entendez par là.
— Est-ce que Gérasime te fait la cour ?
Sophie regarda sa mère fixement et ne crut pas devoir l’honorer de sa confiance.
— Pas plus qu’à une autre, je pense, répondit-elle.
— C’est que ton parrain ne veut plus qu’il vienne ici, et je lui ai écrit tout à l’heure que nous partions pour Corfou et qu’il ne prît pas la peine de se présenter ; comme il saura que nous ne sommes pas parties, il comprendra, et tu ne le verras plus.
— Je ne trouve pas cela très-poli ; qu’a-t-il fait de mal ?
— Il n’a rien fait de mal, et je le crois un garçon honnête et de mérite. Mais, entre nous, il déplaît à ton parrain. Il est d’une famille qui s’est montrée fort ingrate pour notre excellent Lanza ; le comte souffre à voir ces gens-là chez nous, et nous ne devons pas le contrarier. Il est parfait pour ton père ; tu sais combien il nous a rendu de services, et tu dois hériter de lui. Je te prie donc, si tu as quelque penchant pour Gérasime, de n’y plus penser, parce que cela ne servirait à rien.