Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/43

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que ce fût une maladresse, peut-être que Sophie croirait juste de ne pas me le pardonner. Mais à qui donc m’en prendre ? Sa mère ? cette grosse dame ? Allons donc ! Paléocappa ? Est-ce que, par hasard, il ferait la pluie et le beau temps dans cette maison ? Mais non ! C’est Lanza, et Lanza, bien que je m’en défie, ne m’a fait que du bien. Qui donc, qui donc ? mon Dieu ! »

Il eut une idée. C’était le dimanche matin. Il courut en toute hâte à l’église, et se plaça sur les marches du péristyle au moment où la foule des fidèles sortait des offices. On entendait les derniers chevrotements de la voix nasillarde des popes. Une personne de connaissance passa, puis une seconde, puis une troisième, puis beaucoup. Au milieu de ce monde, il aperçut Sophie marchant d’un air grave et tout à fait édifiant. Elle avait sa mère à droite et son parrain à gauche, et Palazzi, donnant de sa main blanche un tour heureux aux boucles extrêmement pommadées de sa chevelure noire, suivait par-derrière. Gérasime regarda fixement la jeune fille, et d’un air qui en disait beaucoup. Elle comprit, et en passant devant lui avec son