Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/46

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des moyens d’accomplir de la façon la plus satisfaisante la mission dont Gérasime lui faisait l’honneur de le charger.

À une semaine de là, c’était dans la nuit du lundi au mardi, et il pouvait être minuit à peu près, le comte Jérôme Lanza, précédé d’une servante portant un falot, tournait une petite rue étroite par laquelle il passait d’ordinaire lorsque, revenant de chez Madame Palazzi, il regagnait sa demeure, quand il se vit subitement entouré par cinq hommes, dont quatre étaient ou lui parurent de très haute taille, et il fut tout d’abord terrassé par un coup violent sur l’épaule ; presque immédiatement il en reçut un second, puis un troisième, et au moment où il distinguait une figure plus mince que les autres, mais couverte d’un voile, qui se penchait sur lui, il s’évanouit complètement.

La petite servante eut sa lanterne cassée ; mais elle avait eu l’instinct de pousser des cris affreux ; quelques fenêtres s’ouvrirent ; en voyant ce dont il s’agissait, personne ne se pressa notablement d’intervenir ; mais enfin les assassins ayant disparu, on se risqua, on alla chercher la garde, le policeman fut averti, il