Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/45

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rouge à Yoryi ; il crut devoir suivre ses instructions à la lettre.

Quand l’amoureux eut raconté à cet excellent homme ce dont il s’agissait et qu’il lui eut fait confidence entière de sa situation, Yoryi fit un geste de surprise que Gérasime remarqua, et dont il lui demanda la raison.

— La raison ? Vous n’avez pas trop besoin de la savoir, lui répondit son confident. Je puis seulement vous dire qu’il y a dans la vie des choses très extraordinaires. Il m’est arrivé, il y a une quinzaine d’années, de travailler avec le vieux Apostolaki et quatre ou cinq autres camarades pour M. le comte Lanza, qui même nous paya bien, je le dis à sa louange ; et maintenant Apostolaki est tout à fait hors de service, deux de nos associés ont été pendus par les Anglais, ce qui fut dommage, et voilà que je m’en vais m’occuper du comte Lanza, et pour qui ? Pour vous ! C’est singulier ; mais il paraît qu’il y a une justice, bien que ce ne soit pas mon affaire.

Il n’en voulut pas dire davantage sur ce point, et passa immédiatement, en homme pratique qu’il était, à l’examen et à la discussion