Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forts du comte en faveur de la cause de l’indépendance ; mais il ne spécifia que de nobles aspirations. Le maire, dans un discours italien, pleura sur la ville de ce qu’elle avait perdu un membre aussi éclairé de son conseil municipal, et rappela les progrès que le comte Lanza avait fait faire dans toute l’Europe à la science économique, quand il traduisit du français, il y avait trente ans, une brochure sur la liberté du commerce des grains ; enfin l’administrateur du collège, dans un discours en grec ancien du plus pur attique, mais auquel personne ne comprit un seul mot, vanta le génie littéraire de cet éminent comte Lanza, qui avait traduit dans sa jeunesse le roman français aussi, la Dot de Suzette, de l’éminent et illustre M. Fiévée, en langage romaïque corrigé, ce qui avait fait considérablement avancer tout l’Orient chrétien dans les voies de la civilisation.

Ces discours durèrent huit heures consécutives, après quoi chacun regagna son logis. La justice fit les recherches les plus habiles et les mieux dirigées, mais elle ne découvrit quoi que ce fût. Quand elle essaya de savoir si le comte Lanza avait quelque ennemi déclaré qui eût