Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/51

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intérêt à le faire disparaître, elle ne trouva personne ; le comte Lanza n’avait pas un seul ennemi ; mais quand elle poussa ses investigations jusqu’à vouloir apprendre s’il était aimé, elle s’aperçut qu’il était détesté universellement, et cette contradiction flagrante brouillant toutes ses cartes, elle fut bientôt obligée de lâcher prise, de s’avouer vaincue ; et ce ne fut plus que pour la forme et afin de couvrir sa retraite plus honorablement qu’elle afficha encore pendant quelque temps de s’occuper d’une affaire où, tout d’abord, elle avait compris qu’elle ne comprendrait jamais rien.

Gérasime Delfini, absent de Céphalonie depuis un mois au moins avant l’assassinat du comte, reparut deux mois après, revenant de Naples, dont il raconta des merveilles et où il s’était beaucoup amusé.

Sophie, toujours très-occupée à broder son chien vert, dit à sa mère :

— Maman, est-ce que vous n’inviterez pas M. Delfini à venir vous voir ?

Madame Palazzi fit entendre une sorte de gémissement :