Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/99

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fut presque épouvanté de voir Didon aussi peu sensée que lui.

Il était tard quand le commandant, après avoir dit adieu à ses deux excellents et aimables hôtes, eut regagné l’Aurora. En montant l’échelle, en apercevant les hommes de garde qui vinrent le recevoir avec une lanterne, en répondant au salut de l’officier, il rentra dans son monde de tous les jours, celui où il avait l’habitude de se trouver à l’aise. Cette fois-ci, il n’éprouva pas la même impression, et, aussi vite qu’il put, il traversa la réalité pour se replonger dans le rêve. Cependant il lui fallut entendre le rapport du second. Tout allait bien sur l’Aurora. Les très légères avaries étaient en voie d’une prompte réparation ; les officiers avaient passé la journée à terre et trouvé une place admirable pour y installer une partie de cricket, laquelle avait été des plus mouvementées. On se proposait de recommencer le lendemain. On avait acheté des moutons superbes, au dire du cuisinier, et des légumes frais dont on avait apprécié à dîner la saveur exceptionnelle. Le second assura à son chef que Naxos était un excellent pays. Norton craignait fort de ne parta-