Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/183

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Deux points ne sont pas douteux : c’est que les principales différences qui séparent les branches de notre espèce ont été fixées dans la première moitié de notre existence terrestre, et, ensuite que, pour concevoir un moment où, dans cette première moitié, ces séparations physiologiques aient pu s’effectuer, il faut remonter aux temps où l’influence des agents extérieurs a été plus active que nous ne la voyons être dans l’état ordinaire du monde, dans sa santé normale. Cette époque ne saurait être autre que celle qui a immédiatement entouré la création, alors qu’émue encore par les dernières catastrophes, elle était soumise sans réserve aux influences horribles de leurs derniers tressaillements.

En s’en tenant à la doctrine des Unitaires, il est impossible d’assigner à la séparation des types une date postérieure.

Il n’y a pas à tirer parti de ces déviations fortuites qui se produisent quelquefois dans certains individus, et qui, si elles se perpétuaient, créeraient, incontestablement, des variétés très dignes d’attention. Sans parler de plusieurs affections, comme la gibbosité, on a relevé des faits curieux qui semblent, au premier abord, propres à expliquer la diversité des races. Pour n’en citer qu’un seul, M. Prichard parle, d’après M. Baker[1], d’un homme couvert sur tout le corps, à l’exception de la face, d’une sorte de carapace de couleur obscure, analogue à une immense verrue fort dure, insensible et calleuse, et qui, lorsqu’on l’entamait, ne donnait point de sang. À

  1. Prichard, ouvrage cité, t. 1, p. 124.