Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/354

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peut se faire craindre, culte éternel de qui a du sang des noirs dans les veines. L’infatuation pour des êtres inoffensifs, comme le bouc, le chat, le scarabée ; pour des légumes qui n’offraient rien que de très vulgaire dans leurs formes et dans leurs mérites : voilà ce qui est particulier à l’Égypte, de sorte que l’influence nègre, tout en s’y montrant apprivoisée, ne s’y faisait pas moins sentir que dans le Chanaan et sur les terres de Ninive. L’absurde régnait seul ; il n’en était que plus complet et l’action mélanienne, si naturellement puissante, ne différait d’intensité et de forme qu’au gré de la valeur particulière à l’influence blanche, qui la dirigeait encore en se laissant obscurcir par elle. De là les différences des deux nationalités assyrienne et égyptienne.

Je ne confonds pas, tout à fait, le culte d’Apis, ni surtout le respect profond dont la vache et le taureau étaient l’objet, avec le culte des végétaux. L’adoration, en tant qu’hommage rendu à la Divinité, est un témoignage de respect un peu excessif, sans doute ; et quand on le donne à la chose créée, le sentiment d’où naît cette erreur peut fort bien se rapporter à la même source que les autres apothéoses condamnables (1)[1]. Mais, au fond de la sympathie égyptienne pour la race bovine, il y a quelque chose d’étranger au pur et simple fétichisme.



on cherche à la justifier ou à l’expliquer aujourd’hui, me semble peu admissible, soit que la circoncision ait lieu sur les hommes seulement ou sur les hommes et les femmes sans distinction, comme on le voit dans plusieurs tribus africaines. Je ne reconnais dans l’origine de cette coutume que le désir de créer une marque distinctive, ou, peut-être même, uniquement un simple dérivé du goût natif pour la mutilation, que, suivant les temps et les lieux, les populations qui l’ont adopté ont expliqué à leur guise. Chez les Ekkhilis, la circoncision se pratique sur les adultes et d’une manière atroce. L’opérateur arrache la peau du prépuce, en présence des parents et de la fiancée de la victime. La moindre marque de douleur est considérée comme déshonorante. Souvent le tétanos emporte le malade au bout de quelques jours.

(1) Le lecteur a déjà remarqué peut-être que les nations modernes sont les seules qui aient su tracer une barrière exacte entre le respect et l’adoration. Soit qu’il provienne de la crainte ou de l’amour, le respect des peuples mélangés fortement de noir ou de jaune va facilement à l’extrême. Chez les uns, il crée la divinisation pure et simple ; chez les autres, le culte superstitieux des ancêtres.

  1. (1) Le lecteur a déjà remarqué peut-être que les nations modernes sont les seules qui aient su tracer une barrière exacte entre le respect et l’adoration. Soit qu’il provienne de la crainte ou de l’amour, le respect des peuples mélangés fortement de noir ou de jaune va facilement à l’extrême. Chez les uns, il crée la divinisation pure et simple ; chez les autres, le culte superstitieux des ancêtres.