Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/490

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sur les aborigènes, soit de la vallée du Nil, soit des bords de l’Indus, du Gange et du Brahmapoutra.

En Égypte, pourtant, nous n’avons réussi à la considérer que déjà, et dès la plus haute antiquité, violemment combattue et paralysée par des immixtions trop considérables de sang noir, et, à mesure que les temps ont marché, cette immixtion, prenant plus de forces, a fini par absorber les énergies du principe auquel la civilisation égyptienne devait la vie. Dans l’Inde, il n’en a pas été de même. Le torrent arian, précipité du haut de la vallée de Kachemyr sur la péninsule cisgangétique, était des plus considérables. Il eut beau être dédoublé par la désertion des Zoroastriens, il resta toujours puissant, et le régime des castes fut, malgré sa décomposition lente, malgré ses déviations répétées, une cause décisive, qui conserva aux deux hautes classes de la société hindoue les vertus et les avantages de l’autorité. Puis, si des infiltrations illégales de sang étranger eurent lieu, par l’influence des révolutions, dans les veines des brahmanes et des kschattryas, toutes ne furent pas nuisibles de la même façon, toutes ne produisirent pas de mauvaises conséquences semblables. Ce qui provint des tribus arianes ou demi-arianes du nord renforça la vigueur de l’ancien principe blanc, et nous avons remarqué que l’invasion des Pandavas avait fait une trouée bien profonde dans l’Aryavarta. L’influence de cette immigration y fut donc désorganisatrice, et non pas énervante. Puis, au pourtour entier de cette même frontière montagneuse, d’autres populations blanches paraissaient incessamment sur les crêtes, et descendant jusque dans l’Inde, à différentes époques, elles ont également apporté quelque ressouvenir des mérites de l’espèce.

Quant aux mélanges nuisibles, la famille hindoue n’a pas autant à gémir des parentés jaunes qu’elle s’est données que des noires, et bien que, sans nul doute, elle n’ait pas vu sortir de ces mélanges des descendances aussi robustes que lorsqu’elle ne produisait qu’avec elle-même, elle possède cependant, de ce côté, des lignées qui ne sont pas absolument dénuées de valeur, et qui, mêlant à la culture hindoue, dont