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faire vivre leurs institutions, parce qu’ils disparaissaient eux-mêmes rapidement devant des successeurs pourvus d’instincts nouveaux.

Mais je viens de le dire : l’Inde n’a pas été le seul pays où se soit réalisé le phénomène que j’admire : il faut citer encore la Chine. Recherchons si les mêmes causes y ont amené les mêmes effets. Cette étude se lie d’autant mieux à celle qui finit ici, qu’entre le Céleste Empire et les pays hindous s’étendent de vastes régions, comme le Thibet, où des institutions mixtes portent le caractère des deux sociétés d’où elles émanent. Mais, avant de nous informer si cette dualité est vraiment le résultat d’un double principe ethnique, il faut, de toute nécessité, connaître la source de la culture sociale en Chine, et nous rendre compte du rang que cette contrée a droit d’occuper parmi les nations civilisées du monde.


CHAPITRE IV.

La race jaune.

À mesure que les tribus hindoues se sont plus avancées vers l’est, et qu’après avoir longé les monts Vyndhias, elles ont dépassé le Gange et le Brahmapoutra pour pénétrer dans le pays des Birmans, nous les avons vues se mettre en contact avec des variétés humaines que l’occident de l’Asie ne nous avait pas encore fait connaître. Ces variétés, non moins multipliées dans leurs nuances physiques et morales que les différences déjà constatées chez l’espèce nègre, nous sont une nouvelle raison d’admettre, par analogie, que la race blanche eut aussi, comme les deux autres, ses séparations propres, et que non seulement il exista des inégalités entre elle et les hommes noirs et ceux de la nouvelle catégorie que j’aborde, mais encore que, dans son propre sein, la même loi exerça son influence,