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qui, cette fois, appartient à l’histoire. Pour le moment, poursuivant le rayon de clarté que la comparaison de la vigueur relative des races jette sur les événements de ces temps obscurs, je ferai remarquer encore que, si l’on admet la victoire des nations jaunes sur les blanches et la dispersion de ces dernières, il faudra aussi s’accommoder de l’alternative suivante :

Ou bien le territoire des nations blanches s’étendait beaucoup vers le nord et très peu vers l’est, atteignant au moins, dans la première direction, l’Oural moyen, et, dans l’autre, ne dépassant pas le Kouen-loun, ce qui semblerait impliquer un certain développement vers les steppes du nord-ouest ;

Ou bien ces peuples, ramassés sur les crêtes du Mouztagh, dans les plaines élevées qui suivent immédiatement, et dans les trois Thibets, n’existaient qu’en nombre très faible et dans une proportion compatible avec l’étendue médiocre de ces territoires et les ressources alimentaires fort réduites, presque nulles, qu’ils peuvent offrir.

Je vais d’abord expliquer comment je me vois contraint de tracer ces limites ; ensuite j’établirai par quelle raison il faut repousser la seconde hypothèse et s’attacher fortement à la première.

J’ai dit que la race jaune se montrait en possession primordiale de la Chine, et, en outre, que le type noir à tête prognathe et laineuse, l’espèce pélagienne, remontait jusqu’au Kouen-loun, d’une part, et, de l’autre côté, jusqu’à Formose (1)[1], au



(1) Ce sont les habitants de l’intérieur de l’île qui sont complètement noirs. Les hommes des côtes appartiennent à l’espèce malaise et ont beaucoup de rapports avec les Haraforas. (Ritter, t. III, p. 879.) — Le nombre des tribus nègres est assez considérable dans l’Inde transgangétique. On peut citer entre autres les Samangs, retirés dans la partie méridionale du district de Queda, au pays de Siam. C’est une race petite, à cheveux crépus, sans demeures fixes et se nourrissant de reptiles crus et de vers. (Ritter, loc. cit., p. 1131.) — Ce géographe avoue ne pouvoir s’expliquer l’extrême diffusion de la famille mélanienne en Asie. Le fait serait, en effet, incompréhensible, s’il fallait le considérer comme postérieur aux temps historiques ; mais il devient très simple quand on admet qu’il s’est opéré à une époque tout à fait primordiale, où les immigrants nègres trouvaient le pays désert.

  1. (1) Ce sont les habitants de l’intérieur de l’île qui sont complètement noirs. Les hommes des côtes appartiennent à l’espèce malaise et ont beaucoup de rapports avec les Haraforas. (Ritter, t. III, p. 879.) — Le nombre des tribus nègres est assez considérable dans l’Inde transgangétique. On peut citer entre autres les Samangs, retirés dans la partie méridionale du district de Queda, au pays de Siam. C’est une race petite, à cheveux crépus, sans demeures fixes et se nourrissant de reptiles crus et de vers. (Ritter, loc. cit., p. 1131.) — Ce géographe avoue ne pouvoir s’expliquer l’extrême diffusion de la famille mélanienne en Asie. Le fait serait, en effet, incompréhensible, s’il fallait le considérer comme postérieur aux temps historiques ; mais il devient très simple quand on admet qu’il s’est opéré à une époque tout à fait primordiale, où les immigrants nègres trouvaient le pays désert.