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et de son courage la garantie du nombre, bien qu’à un moindre degré, sans doute, que ses adversaires.

Nous ne pouvons même essayer le dénombrement des masses chamites et sémites qui descendirent, par les passages de l’Arménie, dans les régions du sud et de l’ouest. Mais, du moins, considérons le nombre énorme des mélanges qui s’en firent avec la race noire, jusque par delà les plaines de l’Éthiopie, et, au nord, sur toute la côte d’Afrique, au delà de l’Atlas, tendant vers le Sénégal ; regardons les produits de ces hymens peuplant l’Espagne, la basse Italie, les îles grecques, et nous serons en situation de nous persuader que l’espèce blanche ne se limitait pas à quelques tribus. Nous en devons décider ainsi d’autant plus sûrement, qu’aux multitudes que je viens d’énumérer il convient d’ajouter encore les nations arianes de toutes les branches méridionales, et les Celtes, et les Slaves, et les Sarmates, et d’autres peuples sans célébrité, mais nullement sans influence, qui restèrent au milieu des jaunes.

La race blanche était donc aussi fort prolifique, et puisque les deux espèces noire et finnoise ne lui permettaient pas de dépasser le Mouztagh et l’Altaï à l’est, l’Oural à l’ouest, resserrée dans de telles limites, elle s’étendait, au nord, jusque vers le cours moyen de l’Amour, le lac Baïkal et l’Obi.

Les conséquences de cette disposition géographique sont considérables et vont, tout à l’heure, trouver leurs applications.

J’ai constaté les facultés pratiques de la race jaune. Toutefois, en lui reconnaissant des aptitudes supérieures à celles de la noire pour les basses fonctions d’une société cultivée, je lui ai refusé la capacité d’occuper un rang glorieux sur l’échelle de la civilisation, et cela parce que son intelligence, bornée autrement, ne l’est pas moins étroitement que celle des nègres, et parce que son instinct de l’utile est trop peu exigeant.

Il faut relâcher quelque chose de la sévérité de ce jugement lorsqu’il s’agit, non plus de l’espèce jaune, non plus du type noir, mais du métis des deux familles, le Malais. Que l’on prenne, en effet, un Mongol, un habitant de Tonga-Tabou et un nègre pélagien ou hottentot, l’habitant de Tonga-Tabou, tout inculte qu’il soit, montrera certainement un type supérieur.