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Dans la seconde, il faut mettre le Japon, la Corée, le Laos au dernier rang.

La troisième comprend, avec des modifications infinies dans la mesure où est acceptée chacune des deux civilisations contendantes, le Népaul, le Boutan, les deux Thibets, le royaume de Ladakh, les États de l’Inde transgangétique et une partie de l’archipel de la mer des Indes, de telle sorte que, d’île en île, de groupe en groupe, les populations malaises ont fait circuler jusqu’à la Polynésie des inventions chinoises ou hindoues, qui vont s’effaçant davantage à mesure que le mélange avec le sang de l’une des deux races initiatrices diminue.

Nous avons vu Ninive rayonner sur Tyr, et, par Tyr, sur Carthage, inspirer les Himyarites, les enfants d’Israël, et perdre d’autant plus son action sur ces pays, que l’identité des races était plus troublée entre eux et elle. Pareillement nous avons vu l’Égypte envoyer la civilisation à l’Afrique intérieure. Les sociétés secondaires de l’Asie présentent, avec le même spectacle, l’observation rigoureuse des mêmes lois.

À Ceylan, à Java, à Bali, des émigrations brahmaniques très anciennes apportèrent le genre de culture particulier à l’Inde et le système des castes. Ces colonisations, de plus en plus restreintes, à mesure que les rivages du Dekkhan s’éloignaient, s’échelonnèrent aussi en mérite. Les plus lointaines, où le sang hindou était en moindre abondance, furent aussi les plus imparfaites (1)[1].

Longtemps avant l’arrivée des Arians, des invasions de peuples jaunes étaient venues modifier le sang des aborigènes noirs, et les métis malais, en plusieurs lieux, avaient même commencé déjà à se substituer aux tribus purement mélaniennes. Ce fut une raison déterminante pour que les sociétés dérivées, formées plus tard sous l’influence des métis blancs, ne ressemblassent pas, malgré tous les efforts des initiateurs, à




conservées à Bali pures de tout mélange mahométan ou européen. C’est, au jugement de Raffles, l’image vivante de ce qu’était Java avant sa conversion par les musulmans. (W. v. Humboldt, Ueber die Kawi-Sprache, t. I, p. 111.)

(1) Guillaume de Humboldt, Ueber die Kawi-Sprache.

  1. (1) Guillaume de Humboldt, Ueber die Kawi-Sprache.