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Je ne vois aucun motif d’attribuer à ces fantômes, qui cachent d’ailleurs des peuples réels et, sans nul doute, de race blanche, ce que l’on doit reporter à de vrais hommes. On serait plus près de la vérité en ne voyant dans les Issédons, les Arimaspes, les Gryphons, les Hyperboréens, que des fragments de l’antique société blanche, des peuples apparentés aux Arians zoroastriens, aux Sarmates (1)[1]. Ce qui appuie cette opinion, c’est que jusqu’ici les géographes avaient placé ces tribus en cercle autour de la Sogdiane et nullement dans le nord sibérien. C’est le vrai sens d’Hérodote, et rien ne porte à y être infidèle. De plus, les récits d’Aristée de Proconnèse, tels qu’Hérodote les rapporte, ont trait à une époque où les nations blanches de l’Asie étaient trop divisées, trop poursuivies pour pouvoir fonder de grandes choses, et laisser des traces d’une civilisation étendue sur de si immenses contrées.

Si ces peuples avaient été aussi puissants que M. Ritter le suppose, les Chinois n’auraient pu éviter de très nombreux rapports avec eux, et les Grecs, qui savaient de si belles choses de ces Chinois, que je ne fais pas difficulté de reconnaître dans les Argippéens chauves, sages et essentiellement




Grecs avaient puisé leurs connaissances à demi romanesques des peuples de l’Asie centrale à la source bactrienne, à peu près identique avec celle du Mahabharata. L’Uttara-Kourou, le pays primitif des Kauravas, les Attacori de Pline, était aussi l’Hataka, la terre de l’or. Près de là demeuraient les Risikas qui, ayant des chevaux merveilleux, ressemblent fort aux Arimaspes. (Hérodote, IV, 13 et 17.)

(1) Il est incontestable que les Arimaspes portent, dans la première syllabe de leur nom, une sorte de témoignage de leur origine blanche. Ne pourrait-on retrouver encore actuellement dans le nord de la Sibérie la même racine are avec quelques-unes de ses conséquences ethnologiques ? Strahlenberg raconte que les Wotiaks se nomment, en leur langue, Arr, et appellent leur pays Arima. Il ne s’ensuivrait pas, sans doute, que les Wotiaks fussent un peuple de race ariane ; mais on pourrait conclure que ce sont des métis blancs et jaunes qui ont conservé le nom d’une partie de leurs ancêtres. Strahlenberg, das Nord-und-œstliche Theil von Europa und Asien, p. 76.) Nota. — Are est le mot mongol pour dire homme, par opposition à came, femme. (Ibid., 137.) — De même, arion signifie pur, etc.


  1. (1) Il est incontestable que les Arimaspes portent, dans la première syllabe de leur nom, une sorte de témoignage de leur origine blanche. Ne pourrait-on retrouver encore actuellement dans le nord de la Sibérie la même racine are avec quelques-unes de ses conséquences ethnologiques ? Strahlenberg raconte que les Wotiaks se nomment, en leur langue, Arr, et appellent leur pays Arima. Il ne s’ensuivrait pas, sans doute, que les Wotiaks fussent un peuple de race ariane ; mais on pourrait conclure que ce sont des métis blancs et jaunes qui ont conservé le nom d’une partie de leurs ancêtres. Strahlenberg, das Nord-und-œstliche Theil von Europa und Asien, p. 76.) Nota. — Are est le mot mongol pour dire homme, par opposition à came, femme. (Ibid., 137.) — De même, arion signifie pur, etc.