Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/567

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LIVRE QUATRIÈME.

CIVILISATIONS SÉMITISÉES DU SUD-OUEST.

Séparateur



CHAPITRE PREMIER.

L’histoire n’existe que chez les nations blanches. — Pourquoi presque toutes les civilisations se sont développées dans l’occident du globe.

Nous abandonnons maintenant, jusqu’au moment d’aller, avec les conquérants espagnols, toucher le sol du continent américain, ces peuples isolés qui, moins exposés que les autres aux mélanges ethniques, ont pu conserver, pendant un long enchaînement de siècles, une organisation contre laquelle rien n’agissait. L’Inde et la Chine nous ont, dans leur séparation du reste du monde, présenté ce rare spectacle. Et de même que nous ne verrons plus désormais que des nations enchaînant leurs intérêts, leurs idées, leurs doctrines et leurs destinées à la marche de nations différemment formées, de même nous ne verrons plus durer les institutions sociales. Nulle part, nous n’aurons un seul moment l’illusion qui, dans le Céleste Empire et sur la terre des brahmanes, pourrait aisément porter l’observateur à se demander si la pensée de l’homme n’est pas immortelle. Au lieu de cette majestueuse durée, au lieu de cette solidité presque impérissable, magnifique prérogative que l’homogénéité relative des races garantit aux deux sociétés que je viens de nommer, nous ne contemplerons plus, à dater du VIIe siècle avant J.-C., dans la turbulente arène où va se ruer la majeure partie des peuples blancs, qu’instabilité, inconstance dans l’idée civilisatrice. Tout à l’heure, pour mesurer sur la longueur du temps la série des faits hindous ou chinois,