Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/131

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si l’un touchait à la folie en voulant lier la marche des planètes à celle de nos existences, l’autre rasait l’imbécillité en cherchant à découvrir une connexité entre la danse capricieuse d’un feu follet et tels événements qu’il lui importait de prévoir. C’est là précisément le rapport entre les égarements de la créature hindoue, suprême expression du génie arian mêlé au sang noir, et ceux de l’esprit chinois, type de la race jaune animée par une infusion blanche. En suivant cette indication, qui donne pour dernier terme aux erreurs des premiers la démence, et aux aberrations des seconds l’hébétement, on voit que les Rasènes tombent dans la même catégorie que les peuples jaunes, faiblesse d’imagination, tendance à la puérilité, habitudes peureuses.

Pour la faiblesse d’imagination, elle est démontrée par cette autre circonstance que la nation étrusque, si recommandable à quelques égards, et douée d’une véritable aptitude historique (1)[1], n’a rien produit dans la littérature proprement dite que des traités de divination et de discipline augurale. Si l’on y ajoute des rituels, établissant avec les moindres détails l’enchaînement complexe des offices religieux, on aura tout ce qui occupait les loisirs intellectuels d’un peuple essentiellement formaliste (2)[2]. Pour unique poésie, la nation se contentait d’hymnes contenant plutôt des énumérations de noms divins que des effusions de l’âme. À la vérité, une époque assez postérieure nous montre dans une ville étrusque, Fescennium, un mode de compositions qui, sous forme dramatique, fit longtemps les délices de la population romaine. Mais ce genre de jouissance même démontre un goût peu délicat. Les vers fescennins n’étaient qu’une sorte de catéchisme poissard, un tissu d’invectives dont le mérite était la virulence, et qui n’empruntait aucune de ses qualités au charme de la diction, ni, bien moins



(1) Elle donna aux Romains le modèle de leurs annales ; mais il semble que ce n’étaient que des catalogues de faits sans autre liaison que la chronologie, et tout à fait dénués de grâces narratives. Valérius Flaccus, entre autres, et l’empereur Claude se servirent de chroniques étrusques pour composer leurs histoires. (Abeken, ouvr. cité, p. 20.)

(2) O. Muller, ouvr. cité, p. 281 et pass.

  1. (1) Elle donna aux Romains le modèle de leurs annales ; mais il semble que ce n’étaient que des catalogues de faits sans autre liaison que la chronologie, et tout à fait dénués de grâces narratives. Valérius Flaccus, entre autres, et l’empereur Claude se servirent de chroniques étrusques pour composer leurs histoires. (Abeken, ouvr. cité, p. 20.)
  2. (2) O. Muller, ouvr. cité, p. 281 et pass.