Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/144

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représente, aberration si familière aux républiques sémitiques. La loi était assez flottante, médiocrement respectée ; la prérogative des chefs incertaine. En un mot, le génie celtique maintenait ces droits hautains que l’élément noir détruit partout où il parvient à s’introduire.

Qu’on ne prenne pas ici le change en attribuant à un état de barbarie ces instincts peu disciplinables et cette organisation tourmentée. On n’a qu’à jeter les yeux sur la situation politique de l’Afrique actuelle pour se convaincre que la barbarie la plus radicale n’exclut pas, dans les sociétés, un développement monstrueux du despotisme. Être libre, être esclave, à un moment donné, ce sont là des faits qui dérivent souvent, pour un peuple, d’une série de combinaisons historiques fort longues ; mais, avoir une prédisposition naturelle à l’une ou à l’autre de ces situations, ce n’est jamais qu’un résultat ethnique. Le plus simple examen de la manière dont les idées sociales sont distribuées parmi les races ne permet pas de s’y tromper.

À côté du système politique se place naturellement le système militaire. Les Galls ne combattaient pas au hasard. Leurs armées, à l’image de celles des Arians Hindous, étaient composées de quatre éléments, l’infanterie (1)[1], la cavalerie, les chariots de guerre (2)[2] et les chiens de combat, qui tenaient la place des éléphants (3)[3]. Ces troupes agissaient suivant les lois d’une stratégie sans doute médiocre, si l’on veut la considérer au point de vue perfectionné de la légion romaine, mais qui n’avait rien de commun avec l’élan grossier de la brute se précipitant sur sa proie. On en peut juger d’après la manière intelligente



(1) Ils avaient des archers excellents. (Cæsar, Comment. de Bello Gall., VII, 31.)

(2) Le char de guerre, covinus, était, comme celui des Assyriens, des Grecs homériques et des Hindous, monté par un guerrier et conduit par un écuyer. Fréquemment le guerrier, après avoir lancé ses javelots, mettait pied à terre pour combattre corps à corps. C’est absolument la même tactique que nous avons déjà observée en Asie. (César, ouvr. cité, IV, 36.)

(3) Strabon, IV, 2.

  1. (1) Ils avaient des archers excellents. (Cæsar, Comment. de Bello Gall., VII, 31.)
  2. (2) Le char de guerre, covinus, était, comme celui des Assyriens, des Grecs homériques et des Hindous, monté par un guerrier et conduit par un écuyer. Fréquemment le guerrier, après avoir lancé ses javelots, mettait pied à terre pour combattre corps à corps. C’est absolument la même tactique que nous avons déjà observée en Asie. (César, ouvr. cité, IV, 36.)
  3. (3) Strabon, IV, 2.