Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Cependant les œuvres des aborigènes italiotes furent des plus considérables. Il n’y a pas dans la Péninsule de vieille ville en ruines, depuis des siècles, où l’on ne découvre encore la trace de leurs mains. Longtemps on a même attribué aux Étrusques telle de leurs œuvres. C’est ainsi que Pise (1)[1], Saturnia, Agylla, Alsium, très anciennement acquises aux Rasènes, avaient commencé par être des villes kymriques, des cités fondées par les aborigènes. Il en était de même de Cortone (2)[2].

Dans un autre genre de construction, il paraît certain que la partie de la voie Appienne qui va de Terracine à Fondi était d’origine kymrique, et de beaucoup antérieure au tracé romain qui fit entrer ce tronçon dans un plan général (3)[3].

Mais il n’était pas au pouvoir des races italiotes de maintenir



avait à Bordeaux une famille de Paulins au IVe siècle. (Voir Élie Vinet, l’Antiquité de Bourdeaus et de Bourg, Bourdeaus, petit in-4o, 1554.) — Notons en passant que cette habitude, très commode et très simple, de conserver indéfiniment aux descendants le nom du père, paraît faire partie des instincts de plusieurs groupes jaunes. Les Chinois la pratiquent de toute antiquité et avec une telle ténacité que certaines familles originaires de leur pays, qui se sont transportées et fixées en Arménie, ont bien pu, en changeant de langue, oublier leurs noms primitifs ; mais elles en ont pris de locaux et les conservent fidèlement au milieu d’une population qui n’en a pas. Ce sont les Orpélians, les Mamigonéans, d’autres encore. Au Japon, la même coutume existe, et, fait plus notable encore, elle est immémoriale chez les Lapons européens, chez les Bouriates, les Ostiaks, les Baschkirs. (Salverte, ouvr. cité, t. I, p. 135, 141 et 144.)

(1) Deux ruines remarquables sont Testrina, la plus ancienne cité sabine, située sur une montagne au-dessus d’Amiternum. On y trouve des restes de murs gigantesques dont les blocs, extraits d’un tuf assez tendre, portent des marques d’une taille grossière. (Abeken, Mittel-Italien, etc., p. 86 et 140.)

(2) Abeken, Mittel-Italien, etc., p. 125. Cortone présente une singularité remarquable. Comme d’autres villes métisses, et entre autres Thèbes, elle avait deux légendes : l’une probablement tyrrhénienne, qui lui attribuait un éponyme grec  ; puis une autre plus ancienne, et, quoi qu’en dise Abeken, aussi facilement kymrique que rasène, qui en faisait le lieu où avait été enterré ce personnage mystérieux appelé le Nain, le Νάνας, voyageur. (Dionys. Halic., I, XXIII. Abeken, ouvr. cité, p. 26.)

(3) Abeken, ibidem, p. 141.


  1. (1) Deux ruines remarquables sont Testrina, la plus ancienne cité sabine, située sur une montagne au-dessus d’Amiternum. On y trouve des restes de murs gigantesques dont les blocs, extraits d’un tuf assez tendre, portent des marques d’une taille grossière. (Abeken, Mittel-Italien, etc., p. 86 et 140.)
  2. (2) Abeken, Mittel-Italien, etc., p. 125. Cortone présente une singularité remarquable. Comme d’autres villes métisses, et entre autres Thèbes, elle avait deux légendes : l’une probablement tyrrhénienne, qui lui attribuait un éponyme grec  ; puis une autre plus ancienne, et, quoi qu’en dise Abeken, aussi facilement kymrique que rasène, qui en faisait le lieu où avait été enterré ce personnage mystérieux appelé le Nain, le Νάνας, voyageur. (Dionys. Halic., I, XXIII. Abeken, ouvr. cité, p. 26.)
  3. (3) Abeken, ibidem, p. 141.