Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/379

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système, la terre, résidence des hommes, formée comme un disque plat, ainsi que l’a décrite Homère, est entourée de tous côtés par l’Océan. Au-dessus d’elle s’étend le ciel, demeure des dieux. Au nord s’ouvre un monde sombre et glacé, d’où vient le froid  ; au sud, un monde de feu, où s’engendre la chaleur. A l’est, est Jotanheimz, le pays des géants ; à l’ouest, Svartalfraheimz, la demeure des nains noirs et méchants. Puis, dans une situation vague, Vanaheimz, la contrée habitée par les Wendes (1)[1].

Si l’on arrête ici cette description, où s’unissent les idées cosmogoniques à la simple géographie, on a l’exacte reproduction du système des sept divissas brahmaniques, ou, ce qui est pareil, des sept kischwers iraniens (2)[2], et, comme on va le voir, un monde complet, au point de vue des premiers Arians Germains. Le territoire Scandinave occupe le centre : c’est excellemment le pays des hommes. L’empyrée règne au-dessus. Le pôle nord lui envoie la froidure ; les régions méridionales, le peu de chaleur qui l’atteint. A l’est, c’est-à-dire


(1) Vœluspa, pass. — On retrouve dans les noms des nains donnés par la Vœluspa, des appellations bien significatives, telles que Nar, Nain, st. 11 ; Nori, Ann et Anar, puis encore une fois Nar, puis Nyzardz, st. 12 ; Nali, et Hanar, st. 13 ; Alfr, st. 14, Funiar et Guinar, st. 16. — Il est à remarquer que les nains, non plus que les géants, n’ont pas été créés par les dieux comme l’homme, mais sont le produit direct des forces de la nature.

(2) C’est même à cette partie de la cosmogonie des Arians primitifs qu’il convient de rattacher celle des Scandinaves, descendants légitimes et directs des cavaliers du Touran. Quand on veut suivre la filiation des idées arianes, il importe de ne jamais perdre de vue que les Hindous, qui en ont, à la vérité, conservé jusqu’à nos jours le plus riche trésor, ne sont cependant pas l’intermédiaire auquel nous les devons. En marche vers la vallée du Gange, ils n’ont rien pu faire pour éclairer l’Occident ; c’est surtout aux groupes arians de la Sogdiane et des pays situés au-dessus que nous sommes redevables de ce que nous possédons, dans nos antiquités germaniques, de l’ancien fonds des connaissances primordiales. Malheureusement la philologie justement séduite, d’ailleurs, par l’importance des Védas, est tout occupée, en France surtout, à méconnaître cette vérité, et n’hésite même pas à faire émigrer les Germains des bords de la Yamouna, ce qui, en soi, constitue une absurdité au premier chef.


  1. (1) Vœluspa, pass. — On retrouve dans les noms des nains donnés par la Vœluspa, des appellations bien significatives, telles que Nar, Nain, st. 11 ; Nori, Ann et Anar, puis encore une fois Nar, puis Nyzardz, st. 12 ; Nali, et Hanar, st. 13 ; Alfr, st. 14, Funiar et Guinar, st. 16. — Il est à remarquer que les nains, non plus que les géants, n’ont pas été créés par les dieux comme l’homme, mais sont le produit direct des forces de la nature.
  2. (2) C’est même à cette partie de la cosmogonie des Arians primitifs qu’il convient de rattacher celle des Scandinaves, descendants légitimes et directs des cavaliers du Touran. Quand on veut suivre la filiation des idées arianes, il importe de ne jamais perdre de vue que les Hindous, qui en ont, à la vérité, conservé jusqu’à nos jours le plus riche trésor, ne sont cependant pas l’intermédiaire auquel nous les devons. En marche vers la vallée du Gange, ils n’ont rien pu faire pour éclairer l’Occident ; c’est surtout aux groupes arians de la Sogdiane et des pays situés au-dessus que nous sommes redevables de ce que nous possédons, dans nos antiquités germaniques, de l’ancien fonds des connaissances primordiales. Malheureusement la philologie justement séduite, d’ailleurs, par l’importance des Védas, est tout occupée, en France surtout, à méconnaître cette vérité, et n’hésite même pas à faire émigrer les Germains des bords de la Yamouna, ce qui, en soi, constitue une absurdité au premier chef.