Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/563

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inertes. Mais l’espèce blanche n’avait pas déserté en masse la patrie originelle. Brisée sous le choc épouvantable des masses finnoises, elle avait emmené, à la vérité, dans différentes directions, le gros de ses peuples ; mais d’assez nombreuses de ses nations étaient cependant restées qui, en s’incorporant avec le temps à plusieurs, à la plupart des tribus jaunes, leur communiquèrent une activité, une intelligence, une force physique, un degré d’aptitude sociale tout à fait étrangers à leur essence native, et par là les rendirent propres à continuer indéfiniment de verser sur les régions environnantes, même en dépit de résistances assez fortes, l’abondance de leurs éléments ethniques.

Au milieu de ces transformations générales qui atteignent l’ensemble des races pures, et comme résultat nécessaire de ces alliages, la culture antique de la famille blanche disparaît, et quatre civilisations mixtes la remplacent : l’assyrienne, l’hindoue, l’égyptienne, la chinoise ; une cinquième prépare son avènement peu lointain, la grecque, et l’on est déjà en droit d’affirmer que tous les principes qui posséderont à l’avenir les multitudes sociales sont trouvés, car les sociétés subséquentes ne leur ajoutant rien, n’en ont jamais présenté que des combinaisons nouvelles.

L’action la plus évidente de ces civilisations, leur résultat le plus remarquable, le plus positif, n’est autre que d’avoir continué sans se ralentir jamais l’œuvre de l’amalgame ethnique. A mesure qu’elles s’étendent, elles englobent nations, tribus, familles jusque-là isolées, et, sans pouvoir jamais les approprier toutes aux formes, aux idées dont elles vivent elles-mêmes, elles réussissent cependant à leur faire perdre le cachet d’une individualité propre.

Dans ce qu’on pourrait appeler un second âge, dans la période des mélanges, les Assyriens montent jusqu’aux limites de la Thrace, peuplent les îles de l’Archipel, s’établissent dans la basse Égypte, se fortifient en Arabie, s’insinuent chez les Nubiens. Les gens d’Égypte s’étendent dans l’Afrique centrale, poussent leurs établissements dans le sud et l’ouest, se ramifient dans l’Hedjaz, dans la presqu’île du Sinaï. Les Hindous