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postérieurement à la première migration ou colonisation phénicienne. Pour ne pas déroger à une prudence même excessive, il est bon de ne pas user de cette certitude dans toute son étendue. Ne remontons pas plus haut que le troisième siècle avant Jésus-Christ.

Il faut être plus hardi en Italie. Nul doute que les constructions semblables aux monuments gaulois et espagnols qu’on y trouve ne soient antérieures à la période romaine, et, qui plus est, à la période étrusque. Les voilà repoussées du troisième siècle au huitième à tout le moins.

Mais, parce que les antiquités que nous venons d’apercevoir dans les îles Britanniques, la Gaule, l’Espagne et l’Italie, dérivent d’un type absolument le même, elles inspirent naturellement la pensée que leurs auteurs appartenaient à une même race. Aussitôt que cette idée se présente, on veut en éprouver la valeur en calculant la diffusion de cette race d’après celle des monuments qui révèlent son existence. On cesse donc de se tenir renfermé dans les quatre pays nommés ci-dessus, et l’on cherche, au dehors de leurs limites, si rien de semblable à ce qu’ils contiennent ne se peut rencontrer ailleurs. On arrive à un résultat qui d’abord effraie l’imagination.

La zone ouverte alors aux regards s’étend depuis les deux péninsules méridionales de l’Europe, en couvrant la Suisse, la Gaule et les îles Britanniques, sur toute l’Allemagne, enveloppe le Danemark et le sud de la Suède, la Pologne et la Russie, traverse l’Oural, embrasse la haute Sibérie, passe le détroit de Behring, enferme les prairies et les forêts de l’Amérique du Nord, et va finir vers les rives du Mississipi supérieur, si toutefois elle ne descend pas plus bas (1)[1].



(1) Keferstein, Ansichten über die keltischen Alterthümer, t. I, pass. — Ouvrage qui témoigne des plus laborieuses recherches et du plus grand dévouement à la science. C’est un véritable et indispensable manuel pour la connaissance des antiquités primitives. — Wormsaae, The Primeval Antiquities of Denmark, translated by W. J. Thoms, Lond., in-8o, 1849. Schaffarik, Slawische Alterthümer, t. I. — Squier, Observations on the Aboriginal Monuments of the Mississipi Valley, New-York, 1847. — Abeken, Mittel Italien vor der Zeit der rœmischen Herrschaft, Stuttgart u. Tübingen, etc., 1843. — Dennis, Die Stædte und

  1. (1) Keferstein, Ansichten über die keltischen Alterthümer, t. I, pass. — Ouvrage qui témoigne des plus laborieuses recherches et du plus grand dévouement à la science. C’est un véritable et indispensable manuel pour la connaissance des antiquités primitives. — Wormsaae, The Primeval Antiquities of Denmark, translated by W. J. Thoms, Lond., in-8o, 1849. Schaffarik, Slawische Alterthümer, t. I. — Squier, Observations on the Aboriginal Monuments of the Mississipi Valley, New-York, 1847. — Abeken, Mittel Italien vor der Zeit der rœmischen Herrschaft, Stuttgart u. Tübingen, etc., 1843. — Dennis, Die Stædte und Begræbnisse Etruriens, deutsch von Meissner, in-8o, Leipzig, 1852, t. I, pass., etc., etc. — Pour ce qui concerne les monuments de la Suisse, je dois beaucoup aux obligeantes communications de M. Troyon, dont les investigations si habiles et si patientes agrandissent tous les jours le champ de l'archéologie primitive.