Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/83

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On conviendra que, s’il fallait adjuger soit aux Celtes, soit aux Slaves, pour ne parler ni des Phéniciens, ni des Grecs, ni des Romains, une si vaste série de régions, on devrait, en même temps, s’attendre à rencontrer toutes les autres catégories d’antiquités que ces pays recèlent aussi identiques entre elles que le sont les monuments dont l’abondance conduit à tracer ces vastes limites. Que les aborigènes de tant de contrées aient été des Celtes ou des Slaves, ils auront laissé partout des restes de leur culture, aisément comparables à ceux que l’on décrit en France, en Angleterre, en Allemagne, en Danemark, en Russie, et que l’on sait, de science certaine, ne pouvoir être attribués qu’à eux. Mais, précisément, cette condition n’est pas remplie.

Sur les mêmes terrains que les constructions de pierre brute, abondent des dépôts de toute nature, gages de l’industrie humaine, qui, différant entre eux d’une manière radicale de contrée à contrée, accusent, d’une manière évidente, l’existence sporadique de nationalités très distinctes et auxquelles ils ont appartenu. De sorte que l’on contemple dans les Gaules des restes complètement étrangers à ceux des pays slaves, qui le sont à leur tour à des produits sibériens, comme ceux-ci à des produits américains.

Incontestablement donc l’Europe a possédé, avant tout contact avec les nations cultivées des rives de la Méditerranée, Phéniciens, Grecs ou Romains, plusieurs couches de populations différentes, dont les unes n’ont tenu que certaines provinces du continent, tandis que d’autres, ayant laissé partout des traces semblables, ont bien évidemment occupé la totalité du pays, et cela à une époque très certainement antérieure au huitième siècle avant Jésus-Christ.

La question qui se présente maintenant, c’est de savoir quelles sont les plus anciennes des diverses classes d’antiquités



Begræbnisse Etruriens, deutsch von Meissner, in-8o, Leipzig, 1852, t. I, pass., etc., etc. — Pour ce qui concerne les monuments de la Suisse, je dois beaucoup aux obligeantes communications de M. Troyon, dont les investigations si habiles et si patientes agrandissent tous les jours le champ de l'archéologie primitive.